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un peu d'histoire |
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UNISYS
héritier technologique (Elmer Ambrose Sperry)
Si les avions
peuvent aujourd'hui évoluer par tous les temps (on dit en "PSV" Pilotage
Sans Visibilité) c'est parce qu'Elmer Sperry eut une véritable "vision
technologique" à propos de l'utilisation d'une curiosité mécanique cantonnée
jusqu'alors dans un rôle de jouet : le
gyroscope ! Un corps animé d'un
mouvement giratoire n'obéit plus aux lois "ordinaires" de la physique. La
théorie du gyroscope était pourtant connue et parfaitement décrite depuis
Newton mais Sperry fût le premier à utiliser ce jouet pour
faire émerger une véritable technologie capitale.
Une technologie n'a
de sens que si elle sert les hommes c'est à dire qu'elle résout pour eux un
problème pertinent de façon durable. Quel fût donc le problème résolu par le
gyroscope de Sperry ?
Le problème fût
tout d'abord posé dans les années 30 (ou plutôt 1930 comme il faut dire
maintenant afin d'être qualifié de Year2000-Ready) lorsque pour la première
fois on commença d'utiliser l'avion pour acheminer le courrier. C'est
l'époque des lignes postales où on se devait tout tenter pour essayer
d'observer un horaire. Lorsque les conditions de visibilité devenaient
mauvaises le pilote s'acharnait à passer coûte que coûte à des altitudes
invraisemblablement basses et finissaient par se trouver coincé entre un
nuage bas et la moindre colline. Grâce à son sang-froid le pilote, avec un
peu de chance, faisait sans trop de dommages un atterrissage forcé parmi les
vaches et les chèvres. C'était dangereux mais le sac postal ne craignait pas
grand chose : l'avion ne transportait que très rarement des passagers. Quant
à essayer de voler DANS les nuages : il n'en était pas question car il se
produisait alors une chose stupéfiante ! Chaque fois qu'un aviateur entrait
dans un nuage il en ressortait immanquablement une poignée de minute plus
tard, son appareil tombant littéralement hors du nuage en tourbillonnant.
Tous ceux qui tentaient l'expérience racontaient la même histoire : d'abord
le compas perdait le nord et se mettait à tourner très vite sur lui même,
l'avion accélérait irrésistiblement. Plus ,le pilote tirait sur le manche
plus la vitesse croissait; une fois sorti du nuage la terre apparaissait
soudain à un endroit absurde voire complètement à l'envers. Alors quelque
chose d'aussi étonnant se produisait : dès que l'avion et le compas
revoyaient la terre, ils guérissaient de leur folie, l'avion redevenait
docile et intelligent au point d'échapper tout seul à la chute ... en
vrille.
Que le pilote ne se
rende pas compte qu'il s'incline passe encore, mais puisque l'inclinaison
fait immanquablement tourner l'avion : il existe un instrument qui pointe en
principe toujours dans la même direction : le compas ! Malheureusement, aux
vitesses auxquelles se déplace un avion, le compas est inexploitable lorsque
l'avion monte, descend ou vire ! L'aiguille aimantée pointe vers le pôle
magnétique par le chemin le plus court c'est à dire au travers de la terre :
il y a donc une composante verticale de la force magnétique qui attire le
compas vers le bas, lui donnant un air bancale. Pour rétablir l'équilibre on
implante un petite masselotte au "sud" du compas. Mais lorsque l'avion part
en virage, les forces contradictoires appliquées au compas le rendent fou et
si la force appliquée à la masselotte prend le pas sur les autres
l'indication du compas est temporairement inversée par rapport au sens réel
du virage.
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